Les enjeux sanitaires, écologiques et économiques, mais aussi culturels que représente l’agriculture en France fait désormais consensus. D’abord par l’opinion publique, qui manifeste de plus en plus son intérêt pour les produits issus d’une agriculture durable. Cela inclut les agriculteurs, qui connaissent les risques d’une surconsommation de produits phytosanitaires pour eux comme pour leurs parcelles. Ayant enfin compris le potentiel commercial et la valeur ajoutée de ces productions,  les circuits de la grande distribution et l’industrie agroalimentaire ont développé une nouvelle de ces produits pour satisfaire les consommateurs. Associer les techniques modernes avec la redécouverte des équilibres naturels permet de produire une nourriture plus saine et nutritive  avec des qualités gustatives retrouvées, sans baisser son rendement, et en préservant le potentiel futur de nos terres. Ainsi, si l’on souhaite limiter l’utilisation des intrants chimiques pour nos cultures, il faut pouvoir compter sur ces alternatives naturelles qui ont démontré leur efficacité ou leur potentiel. 

Pourquoi réapprendre à compter sur les auxiliaires dans les systèmes de cultures ?

Si vous consultez cet article, il est fort probable que vous soyez déjà un producteur ou êtes en passe de le devenir, sur le site www.farmi.com, vous trouverez le meilleur des équipements et semences dont vous pourriez avoir besoin. On y trouve également un dossier très détaillé sur ce sujet, incluant les explications en  détail de l’ensemble des méthodes à mettre en œuvre, avec des tableaux comparatifs qui permettent de visualiser instantanément le potentiel et les vertus de ces pratiques. Nous nous en sommes largement inspiré, avec d’autres recherches, pour vous concocter ce condensé.

Instaurer un équilibre dans l’écosystème des champs profite aux rendements

L’un des grands facteurs de nuisibilité des espèces frayant dans nos cultures est souvent une surpopulation d’individus, qui viennent perturber le cycle alimentaire. Ils se multiplient souvent en raison de l’absence ou d’une faible population de prédateurs naturels et cette croissance vient faire peser un lourd tribut sur les récoltes, mais aussi à d’autres espèces endémiques alliées de l’agriculteur. Ils rompent l’équilibre de l’écosystème de nos champs, mais aussi des environs directs et plus distanciés qui, nous le verrons plus tard, jouent également un rôle majeur dans la bonne santé de cet ensemble interconnecté et interdépendant.

L’un des nombreux exemples historiques qui illustrent de manière frappante les effets délétères d’une trop faible présence des prédateurs naturels des nuisibles est fourni par « le grand bond en avant » de la Chine maoïste des années cinquante. À cette époque, les autorités ont décidé de déclarer la guerre aux oiseaux qui prélèvent leur nourriture dans les cultures céréalières. La quasi-disparition des volatiles à malheureusement entrainé des famines dues à la destruction des récoltes par les insectes qui pouvaient croitre de manière exponentielle.

Il faut donc trouver un équilibre vertueux et protéger ou réintroduire les espèces alliées qui réguleront la population d’espèces indésirables, même s’il est impossible  et non souhaitable de s’en débarrasser totalement.  Car un nombre d’individus bien géré prend aussi sa part dans les cycles de vie des sols, et causera des dégâts minimes qui seront amortis par le rôle qu’ils jouent eux-mêmes dans cet équilibre. 

Limiter les interventions humaines sans renier les techniques modernes

Il ne s’agit pas ici de renier les apports des outils et machines modernes, ainsi que l’usage de produits phytosanitaires, qui ont permis d’atteindre des rendements records et de nourrir une population humaine et animale grandissante. Les semences dont nous avons hérité de no prédécesseurs ont encore toute leur place dans les processus de culture et de production. Il n’est pas non plus question de revenir en arrière et d’accepter le risque de perdre le fruit du travail de toute une année ainsi que les revenus qui y sont associés.  Mais cela ne doit pas nous empêcher de nous adapter aux nouveaux enjeux de l’époque. De plus ces méthodes sont souvent génératrices d’économie en plus de la valeur ajoutée à la revente des produits issus de l’agriculture raisonnée et biologique. En effet, cela réduit sensiblement  la consommation de produits, mais aussi le carburant et l’usure des machines utilisées pour les mettre en œuvre.

Introduire des coccinelles permettra par exemple de lutter efficacement contre les ravages causés par les pucerons, les mésanges et autres volatiles régulent significativement la population de rongeurs et insectes nuisibles, leurs fentes apportant d’ailleurs beaucoup de nutriments. Cela permettra entre autres de ne pas éliminer les insectes pollinisateurs qui rendent de fiers services difficilement compensables par des procédés humains. L’introduction de certaines espèces de plantes en bordure des cultures et dans les haies permet de constituer des habitats pour ces alliés naturels. De plus elles aident à limiter l’érosion des sols et de retenir les nutriments portés par le vent.

Une méthode simple et économique pour recenser la population de vers de terre d’une parcelle

La disparition des vers de terre de certaines parcelles est le symptôme d’une utilisation trop intensive de certains produits. Pourtant, ils permettent l’aération des sols, labourant et remuant la terre en profondeur et repartissent les nutriments de manier homogène dans les différentes couches du sol qui est notre substrat de culture. De plus en plus d’agriculteurs et producteurs maraichers font la démarche de laisser les vers e terre recoloniser les sols en les mettant en repos, mais comment mesurer l’augmentation supposée du nombre individus dans la terre ? Il existe une méthode éprouvée très simple et abordable. En premier lieu, baliser une surface de recensement  représentative de l’évolution du sol de la parcelle, qui devra être la même les années suivantes, afin d’établir des comparatifs. Une surface de un à quelques mètres carrés suffit. Verser ensuite à l’aide d’un arrosoir un mélange de moutarde extra forte diluée dans dix fois son volume d’eau. Les vers ne tarderont pas à faire leur apparition et remontent à la surface en quelques minutes. Il ne reste plus qu’à trier les trois espèces et d’en établir le compte. Renouvelez l’expérience les années suivantes pour déterminer la croissance de leur population. Cette méthode ne présente aucun danger pour les animaux et le sol concerné, puisque entièrement et rapidement biodégradable.